3. Le placement de la voix, partie 1 : la résonance
3. Le placement de la voix, partie 1 : la résonance

3. Le placement de la voix, partie 1 : la résonance

Le placement de la voix en chant sera assez différent de lorsqu’on parle. Comme pour la respiration, c’est un peu contre-intuitif.

On va chercher à donner deux qualités à notre son : résonance et brillance. On parle aussi de faire un son plus « rond ». Comment y arriver ?

Tout se passe à l’intérieur de la cavité buccale. On cherche à donner à l’air qui vient des poumons une direction bien précise avant de sortir par la bouche. Le point de repère est : le palais mou.

Le palais est simplement la paroi supérieure de la bouche. Le haut de l’intérieur de la bouche, en gros. Il se divise en deux parties : le palais dur et le palais mou. Collez votre langue sur le haut de la bouche, derrière vos dents. Cette partie est le palais dur : étant donné que c’est une partie du crâne, il est constitué d’os. Faites glisser votre langue contre le palais vers le fond de la bouche. Vous sentez que ça devient de plus en plus haut, mais surtout que, tout au fond de la bouche, c’est plus mou et plus sensible. C’est là que se trouve le palais mou, constitué de muscles et de nerfs. C’est là que se trouve notre point de repère.

En passant votre langue dans la bouche, vous vous êtes mieux rendu compte de la taille de votre cavité buccale. Cette cavité servira de caisse de résonance pour votre son. Il s’agit de faire passer l’air près du palais mou. Lorsqu’on parle, l’air a tendance à rester contre le bas de la bouche, contre la langue. En chantant, l’air doit frotter contre le palais mou, puis le palais dur, avant de sortir. C’est cela qui permet de faire résonner le son.

Le palais mou, pour rappel, est constitué de muscles et de nerfs. Il y a donc moyen de le faire un peu bouger, contrairement au palais dur. En levant le palais mou, vous augmentez un peu la taille de la cavité buccale, et vous rendez votre son encore plus résonant et clair.

Exercices

Un peu abstrait, tout ça ? Pas de panique, les exercices devraient vous aider à y voir plus clair. Un petit conseil pour ces exercices : il s’agit de travailler la résonance. Il vaut donc mieux les faire dans une pièce qui résonne. Cela vous permettra d’entendre si votre son est bien résonant, et de vous corriger si ce n’est pas le cas. Typiquement, le cabinet de toilette résonne bien (si, si), ou alors, une cage d’escaliers (si vous vivez dans une maison, dans un immeuble, vos voisins appelleront la police). Une grande pièce fermée avec peu de meubles devrait convenir également.

Exercice 1 : posez une main sur le bas-ventre (pour penser à la respiration abdominale) et un ou deux doigts sur l’arcade (os) située près de votre oreille. Le palais mou se trouve à peu près à ce niveau. Musez (c’est-à-dire, faites un son « m » prolongé) sur la première note qui vous vient. Cela doit être une note facile pour vous : ni trop aiguë, ni trop grave. La note précise que vous faites n’a pas d’importance. Le but est de tenir cette note et de la faire vibrer. Cherchez à faire aller l’air vers votre palais mou. Ce faisant, vous devriez sentir vibrer les doigts posés près de votre oreille. Vous devriez aussi sentir la vibration augmenter à l’intérieur de votre bouche. Enfin, si, comme conseillé, vous êtes dans une pièce qui résonne, vous devriez entendre la vibration dans la pièce. Prenez un peu de temps pour trouver le truc.

Exercice 2 : en gardant vos mains aux mêmes endroits, faites des notes de plus en plus aiguës. Arrêtez-vous dès que vous commencez à forcer sur votre gorge. Faire des notes plus aiguës va surtout nécessiter un peu plus de pression du diaphragme, et donc, de tout le mécanisme de respiration abdominale. Si vous faites bien les notes sans forcer sur votre gorge, vous devriez sentir augmenter la vibration près de votre oreille à mesure que vous chantez de plus en plus aigu.

Exercice 3 : refaites le même exercice, avec une petite différence. Il s’agit à la fois de faire résonner le son depuis l’arrière de la bouche, tout en le projetant vers l’avant. Gardez deux doigts près de l’oreille pour sentir la vibration. Levez les pommettes. Le moyen le plus simple de le faire est de sourire. Vous devriez sentir que le son résonne mieux et est plus clair. Enfin, ne posez plus de main sur votre ventre ; posez plutôt un doigt de cette main entre les deux sourcils. Cela a deux utilités. D’une part, vous évitez de froncer les sourcils. En fronçant les sourcils (beaucoup de chanteurs le font à la télé, mais… faut pas), vous perdez de l’ouverture et de la résonance. Idem si vous levez les sourcils ; gardez le front bien détendu. D’autre part, le doigt entre les sourcils vous aidera à vous figurer que le son sort entre vos sourcils ; de cette façon, vous le garderez bien haut. Il sort évidemment toujours par la bouche, mais vous le gardez bien haut en ayant un doigt entre les deux sourcils.

Vous avez eu quelques explications sur la façon de faire résonner les notes. Mais on ne va tout de même pas chanter que des « m », c’est un peu restrictif… Nous verrons dans le prochain article comment l’articulation peut nous aider à mieux chanter.

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